Tourisme éolien : l’exemple du parc de Thorntonbank en Belgique
Entretien avec Michel Seeger, Directeur Général de Franlis
- Pouvez-vous nous présenter votre activité de balade en mer dans un parc éolien ?
Cette balade fait partie de tout un groupe d’activités proposées par le groupe Franlis, acteur du secteur touristique depuis plus de 50 ans. Nous avons commencé avec la pêche en mer, la découverte des ports, puis la visite de parc éolien il y a 7 ans. L’activité a été conçue à la demande du constructeur C Power, pour pouvoir répondre aux demandes des journalistes, des politiques et du grand public.
- Quel est le principe de la visite ?
Nous avons réfléchi à comment rendre cette excursion de 5 heures attractive pour un grand public. Plus qu’une simple visite de parc, nous parlons de « croisière en Mer du Nord ». Les guides parlent plusieurs langues, donnent des explications sur la construction du port d’Ostende, les activités de pêche, la route internationale de porte-conteneurs, proposent d’analyser des échantillons d’eau et de visiter la capitainerie. Il y a beaucoup à voir : la Mer du Nord est la plus étroite mais aussi la plus fréquentée, car une grande partie des routes de transport international y passent. Les visiteurs ont toujours beaucoup de questions, parfois des a priori négatifs sur le coût de cette technologie, et repartent avec une toute autre idée sur cette énergie verte.
- Comment conciliez-vous cette activité avec les aléas de la météo ?
Les visites ont lieu entre mai et octobre, mois pendant lesquels la météo est la plus favorable (90% de chances d’effectuer le départ). Si un départ est annulé, le client peut le reporter vers une autre date avec validité de billets jusqu’à un an plus tard.
- Avez-vous du succès auprès des entreprises ?
Oui, nous organisons des sorties pour les entreprises, la presse, ou des délégations. Les bateaux sont petits et beaucoup plus rapides : les visites durent entre 2h et 2h30. L’objectif est de voir le parc en un temps réduit, de comprendre ce défi économique. Nous recevons beaucoup de visites de personnes du nord de la France, du Benelux, d’Allemagne et d’Asie (Singapour, Vietnam). La technologie est prisée par le monde entier, et nos parcs sont un exemple en Europe.
- Peut-on parler d’opportunité touristique ?
Aujourd’hui, nous embarquons entre 6000 et 7000 passagers chaque année, soit presque 50 000 passagers depuis le début des visites. L’intérêt touristique est stable : les seniors actifs sont les plus intéressés ; l’activité est encore un peu chère pour les familles avec enfants ; enfin nous pourrions être prisés par les écoles, et sommes actuellement à la recherche de subventions. Il est important de sensibiliser les jeunes aux énergies renouvelables, et nous aimerions organiser des visites pour leur expliquer le fonctionnement d’un parc éolien en mer.