Focus – L’éolien en mer en Europe
L’Europe à la pointe de l’éolien en mer
L’Europe dispose à la fin 2016 du plus grand nombre d’éoliennes en mer au monde avec 12 631 MW (MégaWatt) installés soit l’équivalent de la puissance de 14 réacteurs nucléaires. Les pays européens sont pionniers dans le développement de cette énergie renouvelable, laquelle est appelée à se développer ailleurs dans le monde dans le cadre de la transition énergétique.
L’Union Européenne s’est en effet engagée dans un processus de transition énergétique ambitieux à l’horizon 2030. L’énergie éolienne, en particulier celle installée en mer, y joue un rôle de premier plan : l’éolien en mer pourrait représenter jusqu’à 11,3% de l’électricité produite en Europe en 2030[1].
L’éolien en mer est donc amené à se développer de façon importante dans les prochaines années, la France prévoyant pour sa part d’installer ses premiers 3 000 MW d’ici à 2023[2]. La technologie est pourtant ancienne et éprouvée : le Danemark a installé le premier parc éolien en mer au monde, celui de Vindeby, en 1991. A noter qu’après 25 ans d’exploitation, ce parc pilote a été démantelé en mars 2017, une première mondiale.
Après les danois, les Pays-Bas se sont lancés dans l’éolien en mer en 1994, suivis de la Suède en 1998. Aujourd’hui, d’autres pays européens investissement aussi massivement dans l’éolien marin, avec à leur tête le Royaume-Uni (1er producteur mondial fin 2016)[3] et l’Allemagne.
La mer du Nord concentre donc les principaux parcs éoliens en mer. Les investissements à venir ailleurs en Europe (Espagne, Portugal, France, Pologne, Pays Baltes, Irlande) vont permettre de rééquilibrer la présence de l’éolien en mer en mer Baltique et sur la façade Atlantique. Fin 2016, l’éolien posé représentait en Europe la quasi-totalité de l’électricité produite en mer. Néanmoins, la technologie des éoliennes en mer flottantes, amenée à se généraliser dans les prochaines années, ouvre de nouvelles perspectives d’implantation, notamment en mer Méditerranée.
Les 3 589 turbines posées dans les mers d’Europe sont réparties sur 81 parcs dans 10 pays européens (voir graphique ci-dessous de répartition de la production par pays au 31 décembre 2016).
Quelles perspectives d’évolution ?
Les différents scénarios de l’Association européenne de l’énergie éolienne prévoient qu’en 2030 la production d’éolien en mer puisse représenter entre un quart et un tiers de la production d’électricité d’origine éolienne. En effet, les investissements planifiés permettront dans les années à venir d’augmenter significativement la production d’électricité à base d’éolien en mer, le développement de cette énergie étant amené à se rapprocher du niveau d’investissement connu par l’éolien terrestre jusque-là.
Où se situe la France ?
En comparaison avec ses voisins européens, la France accuse un retard important en matière d’éolien en mer. En effet, l’annonce du gouvernement en 2011 du lancement du premier appel d’offres pour des sites dans la Manche et sur la côte Atlantique (Fécamp, Courseulles-sur-Mer, Saint-Brieuc et Saint-Nazaire) arrive plusieurs années après le lancement de programmes similaires en Allemagne et au Royaume-Uni. Un deuxième appel d’offres en 2013 prévoit la construction de deux nouveaux parcs éoliens en mer (à Dieppe – Le Tréport et sur le site des Iles d’Yeu et de Noirmoutier) qui porteraient la capacité de production à 3 000 MW à l’horizon 2023.
Deux nouveaux parcs sont envisagés au large de Dunkerque et de l’Ile d’Oléron, ce qui permettrait à l’Hexagone de compter huit parcs éoliens en mer à l’horizon 2025, fournissant l’équivalent de la consommation de 5 millions de personnes.
[1] Wind energy scenarios for 2030 – EWEA
[2] Programmation Pluriannuelle de l’Energie du 27 octobre 2016
[3] The European offshore wind industry – key trends and statistics 2016 – Wind Europe